Course à la bétise « crade »

Dans la course actuelle à la bêtise crade que se livre actuellement les politiciens sur le dos d’une soi-disant sécurité et d’une soi-disant lutte anti-terroriste, certains se distinguent et veulent en avoir le leadership.

Ainsi, sur notre gauche, nous avons un député qui propose une amende d’un million d’euros contre les entreprises (comme Apple ou Google) qui ne fourniraient pas le moyen d’accéder au contenu chiffré d’un téléphone verrouillé. Riposte immédiate d’un autre député, mais de droite cette fois-ci : un amendement similaire mais avec une peine de deux millions d’euros !

Va-t’on voir dans les jours qui viennent, un amendement du FN ou d’EELV portant l’amende à trois millions d’euros ?

Et tant qu’à faire dans le déni des libertés fondamentales et dans le grand n’importe quoi, autant interdire aussi la commercialisation des iPhones ou les smartphones Android en France si Apple ou Google refusent de coopérer au déblocage des téléphones.

Le texte de l’amendement au projet de loi sur le crime organisé dispose que « dans le cadre d’une enquête relative à une infraction terroriste, les opérateurs de télécommunications, les fournisseurs d’accès à internet, tout fabricant d’outils de télécommunications, soient tenus de communiquer l’ensemble des informations pertinentes pour la résolution de celle-ci ». Le texte ne précise pas « en leur possession », ce qui sous-entend qu’il est possible de leur demander de créer des outils spéciaux, comme le FBI l’exige aux USA pour accéder au smartphone de l’auteur de la tuerie de San Bernardino.

Faut-il que les hackers officiels du FBI pour les américains et des forces anti-terroristes françaises soient nuls pour ne pas pouvoir « casser » les codes des smartphones, chose qu’arrive apparemment à faire avec facilité les hackers du « deep web ». Je propose la mise en place immédiate d’un « Bletchley Park » pour aider nos malheureux hackers officiels !

Et comme cela ne suffisait pas, voilà que rajoutant une marche à la bêtise, certains de nos députés envisage de faire la normalité d’une loi d’exception. Plusieurs dizaines de membres du groupe « LR » propose un amendement au projet de loi de réforme pénale qui dispose que « le ministre de l’intérieur peut prendre toute mesure pour assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ».

Le blocage de sites présumés terroristes est déjà prévu par la loi contre le terrorisme de novembre 2014, mais prévoit l’obligation d’attendre 24 heures après avoir contacté en vain l’hébergeur, s’il est connu. Il permet par ailleurs à une personnalité qualifiée de la CNIL de vérifier la bonne application de la loi, puisque la liste des sites bloqués est secrète. Mais dans le cadre de l’état d’urgence, ces encadrements minimums sautent. Ils proposent donc de faire de l’exceptionnel la normalité …

Des sites comme celui de Sea Shepherd de Paul Watson, classifié par certains gouvernements d’éco terroristes vont-ils rentrer dans ce cadre-là ? Rappelons-nous ce qui s’est passé avec certains militants écologistes lors de la COP21.

A méditer …

Maintenant, pour ce que j’en pense …

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