Jour 2 : Continuons avec la moralisation de le vie politique

Deuxième volet : dix semaines après l’élection d’Emmanuel Macron, cinq semaines après les dernières législatives, il est temps je pense de faire un petit bilan sur les mesures en prévisions, les changements en cours et les répercussions de l’élection d’untel ou untel sur notre vie …

Jour 2 : Sonnez hautbois, résonnez musette, la loi de moralisation de la vie publique est en débat à l’Assemblée Nationale.

Oui, je le réjouie de l’arrivée de cette loi qui va permettre de clarifier les choses sur les assistants parlementaires, sur le cumul des mandats, sur les conflits d’intérêts. Il était temps et je ne regrette finalement qu’un chose : qu’on s’arrête au milieu du gué et que l’on ne pousse pas encore plus les choses.

Un casier judiciaire vierge (et pas seulement l’extrait 3 comme cela se fait actuellement) est une avancée nécessaire et indispensable. Ouvrir cette mesure à d’autres postes que l’exécutif ou le parlementaire me semble aussi une priorité. Le retrait de ce point hier au soir à l’Assemblée par le Gouvernement de peur d’une censure du Conseil constitutionnel démontre seulement une mauvaise préparation de ce volet. Le Gouvernement (et l’Assemblée) ont le devoir de représenter cette mesure le plus rapidement possible, et cette fois-ci de manière légale !

Franchement : l’indemnité de fonction remplacée par les notes de frais ? N’est-ce pas une chose normale, qui devrait d’ailleurs, là encore, être étendue à d’autres fonctions ?

Le contrôle des assistants parlementaires, et l’interdiction des « emplois familiaux » va dans la bonne direction mais j’émettrais deux réserves sur cet aspect de la loi. Si j’étais député, rien ne m’empêcherait de prendre comme assistant parlementaire le fils de mon meilleur ami, comme par hasard député lui-aussi. Et si ma fille est diplômée de l’IEP ou est sortie major d’une Kedge quelconque (ou, pourquoi pas les deux – ce n’est pas une de mes filles, mais je connais un profil correspondant à cela), pourquoi devrais-je me priver de ses connaissances (sans compter la confiance) ?

De même, le contrôle strict des financements des campagnes est un impératif comme la publication de la liste détaillées des contributeurs, indispensable à mes yeux. C’est ce qui avait permis, dans les années 90, de découvrir la main-mise d’une certaine compagnie des eaux sur la « faune » politique varoise. Encore faut-il avoir un journaliste qui se frappe la compilation des dits donateurs candidat par candidat. Mais que ne ferait-on pas grâce à l’informatique de nos jours.

Mais, par contre, de qui se moque t’on quand on parle de supprimer la réserve parlementaire dont disposent les parlementaires pour attribuer des subventions, afin d’éviter « les dérives clientélistes », voire même familiale. Ne cite-t’on pas avec délectation le fait que Thierry Mariani a financé des fouilles archéologiques en Libye auquel participait sa fille ? Pourtant, quand on connait l’état actuel des finances dédiées aux fouilles archéologiques, surtout celle menée à l’étranger, je bénie Thierry Mariani de ce soutien.

Ceux qui ont proposé cet article ont-ils oubliés que ces dérives clientélistes s’affichent immédiatement puisque la répartition et les bénéficiaires de ces fonds sont rendus publics. On propose le remplacement de cette réserve par une dotation transparente de soutien à l’investissement des communes. Mais, n’est-ce pas simplement se contenter de déplacer le problème. Et en allant au bout du raisonnement, n’est-ce pas non plus donner encore plus de pouvoir « clientéliste » à ceux qui, finalement, sont sensés en avoir le plus besoin : les municipalités ?

Dans l’usage, cette réserve servait à pallier les aléas de la vie en attribuant des aides d’urgence (comme l’aide à la ville de Vitrolles à la suite de l‘incendie de 2016. Prise sur la réserve parlementaire, elle permettait de gagner du temps sur les aides promises par les collectivités) ou contrebalancer certaines politiques subventionnelles bizarres des autres collectivités (fini le rôle de balancier compensateur)

Dans une de ses interventions devant la commission des lois, notre député, Eric Diard, pourtant LR, envers qui je me suis plusieurs fois opposé, a conjuré ses confrères députés à réexaminer ce volet de la réforme.

Je le rejoins pleinement, au moins sur cet aspect-là de cette loi !

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