Le nouveau Bataillon fut placé sous les ordres du Capitaine de Frégate Orlandini. D'après ses souvenirs, il ne fut retenu qu'à cause de son nom aux consonances méridionales, pour éviter de heurter une opinion publique déjà très remontée par la mise sous tutelle de la ville.
Ne connaissant rien à son nouveau métier, le Commandant Orlandini reçut d'abord une formation succincte d'une quinzaine de jours au sein du Corps des Sapeurs-Pompiers de Paris, avant de gagner enfin la cité phocéenne. Dès son arrivée, il prit conscience de l'hostilité ambiante. Le 17 août 1939, se rendant à la Mairie pour se présenter à l'Administrateur Extraordinaire Surleau, il trouva la mairie en état de siége, gardée par un cordon de gardes-mobiles, les murs couverts d'affiches traitant l'administrateur de "Podestat" ou de "Gouverneur des Colonies". La veille, l'administrateur Surleau avait dû faire face à une manifestation des employés municipaux, manifestation qui avait mal tourné.
La guerre allait changer les choses. Tout d'abord sur l’ambiance régnant dans la ville, en mettant en sourdine toutes les rancœurs accumulées. Ensuite, sur les effectifs même du Bataillon des Marins-Pompiers. En effet, l’armistice de juin 1940 rendit disponible de nombreux marins et soldats, de tous grades et spécialités, dont beaucoup tentèrent de se reconvertir en Marins-Pompiers. Les demandes d’engagements affluant, une sélection sévère fut mise en place. Le Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille devenait un corps d’élite. |