A la chute de l'Empire, une circulaire du Ministre de l'Intérieur datée du 6 février 1815, impose aux communes françaises d'organiser leurs services de secours contre l'incendie. En fait, ces services de secours sont l'émanation de la "Garde Nationale". Les hommes les composant sont appelés "Sapeurs-Pompiers" et le nouveau corps est rattaché au "Bataillon d'Artillerie de la Garde Nationale".
L'apparition d'un corps de pompiers, véritable et digne de ce nom, dans la cité phocéenne date de la seconde restauration, durant l'année 1816. Le 25 septembre, l'adjoint au maire prend un arrêté relatif à "l'établissement de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers de la Garde Nationale de Marseille". Toutefois, petit bémol, ce nouveau service ne comprend qu'une dizaine de sapeurs-pompiers, volontaires, chargés de surveiller une ville comme Marseille !
A cette époque là, aucune caserne n'était construite et un seul poste de secours existait, installé au sein de l'hôtel de ville, où les volontaires montaient la garde. En 1832, ces volontaires furent remplacés par douze sapeurs devant "assurer l'entretien du matériel et apporter les premiers secours en cas d'incendie."
On est toutefois loin des suggestions faites, en 1832, au gouvernement, par le Chevalier Paulin, commandant les Sapeurs-Pompiers de Paris, qui proposait ni plus ni moins que la création d'un corps national des sapeurs-pompiers dans les grandes villes de France. D'après ces suggestions, Marseille aurait dû être dotée d'un corps de 84 membres (Par comparaison, Bordeaux aurait eu le même nombre d'hommes tandis que Lyon se voyait octroyé 122 sapeurs à cause de ses entreprises de textiles).
Le Conseil Municipal, conscient de l'importance de posséder un service efficace de lutte contre l'incendie, vota plusieurs mesures pour se doter d'un corps digne d'une grande ville. :
Le Conseil Municipal, conscient de l'importance de posséder un service efficace de lutte contre l'incendie, vota plusieurs mesures pour se doter d'un corps digne d'une grande ville. :
1847 : Vote de fonds spéciaux pour augmenter le matériel de lutte contre l'incendie et créer deux nouveaux postes de secours
1849 : Réorganisation du Corps qui comptabilise trente et un sapeurs professionnels, cent vingt pompiers volontaires, un chirurgien et un pharmacien.
1864 : Création du poste de secours de la Joliette
1864 : Création du poste de secours de la Plaine (Place Jean Jaurès en 1938)
1866 : Création du poste de secours du pentagone
1869 : Création du poste de secours de Saint Victor (Endoume en 1938)
Chaque Poste de Secours est équipé d'une pompe à bras permettant une intervention rapide dans l'enceinte de la ville. Toutefois, au cours du XIXème siècle, hormis la création des postes de secours et la modernisation du matériel employé, les effectifs proprement dit de ce corps de secours ne varient guère.
Le 18 mars 1883, un arrêté du maire de Marseille, Jean-Baptiste Brochier, structure enfin le Corps des Sapeurs-Pompiers de la ville, reprenant les grandes lignes des suggestions du Chevalier Paulin. D'après cet arrêté, la compagnie est composée de 85 hommes :
- - 2 capitaines
- - 2 lieutenants
- - 2 sous lieutenants
- - 1 sergent-major
- - 5 sergents
- - 1 fourrier
- - 10 caporaux
- - 60 sapeurs-pompiers
- - 2 tambours
De plus, les candidats doivent avoir un âge compris entre vingt et quarante ans, "exercer un art mécanique tel que celui de maçon, charpentier, plombier, ferblantier, serrurier, sellier, cordonnier …", et être agréer par le maire de la ville
Tel était le Corps des Sapeurs-pompiers de la Ville de Marseille à l'aube du XXème siècle.
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