Mercredi 21 septembre 1938 : L'attaque du "Train de l'or"

 


Présentation temporaire - Page 4 / 4

 


Remarques : Un train, bourré d'e l'or en provenance du Congo Belges, qui passe tous les mois à la nuit tombée dans ce que l'on nomme aujourd'hui les quartiers nord, forcément ça attire l'attention. Gu Mela et Joe Rossi vont donc s'associer, pour le meilleur et surtout le pire.

En attendant la notice intégrale de ces évenements actuellement en cours de préparation, un bref résumé pour vous faire patienter ...

 



Gu Mela

"Gu" Mela

L’évasion de Michelis est un coup dur pour la police marseillaise. Elle qui comptait sur l’arrestation rapide des truands avaient attaqué le train 4418 pour redorer un blason terni par des années de compromission avec la pègre locale, cette évasion à son nez et à sa barbe fait la risée de la France entière.
.
Place Beauvau, on ne plaisante pas avec cette image et des demandes d’explications sont faites en des termes virulents aux responsables marseillais.
.
Ceux-ci, pour tenter de sauver la face, lance de vastes opérations en directions de la pègre locale dans l’espoir de ramener quelque chose d’intéressant dans leurs filets. Mais, peine perdu, Michelis et Gu Mella restent introuvables.
.
Mais qui est exactement le cerveau de ce coup sensationnel ?
.
Auguste Mella, comme on l’a vu par ailleurs, est connu de la justice. En décembre 1935, il s’était introduit dans l’enceinte du terrain d’aviation militaire de Bron, près de Lyon. Il avait été surpris par un sous-officier alors qu’il s’attaquait au coffre-fort de la base qui se trouvait dans le bureau de mobilisation. Seul de la bande, « Gu » Mella avait pu s’échapper et avait été condamné par contumace le 26 octobre 1936 par la cour d’Assise du Rhône à la peine de mort. La police le traquait mais sans pouvoir l’arrêter.
.
Depuis, installé à Marseille, il avait monté autour de lui une autre bande qui tenait la dragée haute à celle de Joe Rossi. Toutefois, conscient de la différence de catégorie qu’il avait avec le duo Carbone et Spirito, Gu Mella se contentait de se mettre de temps en temps à leurs services mais évitait d’attaquer de front ces deux mastodontes du banditisme marseillais.
.



Les bandits

Trois des braqueurs

Le commissaire de la police mobile qui le traque sur l’affaire du train de l’or rapporte que cet homme « dont l’habileté à se déplacer sans arrêt et à se soustraire aux enquêtes n’a d’égale que la réclusion à laquelle il est capable de se soumettre des semaines durant, peut être considéré comme l’ennemi public numéro un. »
.
En attendant le coup de filet final, les policiers interrogent tous ceux sur lequel ils ont mis la main. Et tout ce petit monde va se mettre à table.
.
Trois nouveaux lingots sont découverts par les policiers. Ils étaient cachés sous un Malon dans la cuisine de Jean Silvestri, arrêté le matin même sur dénonciation. C’était sa part pour avoir participer au braquage du train.
.
Par contre, en arrêtant Charles Cerasa, un cheminot travaillant à la gare de marchandise, et qui avait disparu le jour même du vol, amenant les policiers à penser qu’il était l’indicateur des bandits au sein des chemins de fer, la Sureté commet une erreur.
.
En effet, Charles Cerasa n’est pour rien dans ce vol. Passionné de courses de chevaux, il avait perdu la veille une très importante somme d’argent à l’hippodrome de Marseille. N’ayant plus un sou en poche, il avait évité de rentrer chez lui car son propriétaire l’attendait pour lui réclamer son loyer ni gagne son travail car il avait emprunté une grosse somme à ses amis cheminots.

Les lingots d'or


Au même moment, un incident cocasse, un de plus, va se dérouler qui va amener l’enquête sur une fausse piste quelques heures durant.
.
Trois individus vont approcher les représentants du gouvernement républicain espagnol à Marseille et leur proposer de leur vendre les lingots volés au train de l’or. Le marché allait être conclu quand l’arrestation de Joe Rossi fit dresser l’oreille aux acheteurs potentiels qui préfèrent alors donner les individus à la police. Bientôt arrêtés, les trois individus expliquèrent l’escroquerie qu’ils avaient montée, en l’occurrence vendre des faux lingots en cuivre aux républicains espagnols en leur faisant croire que c’était de l’or.
.
La conclusion de cette affaire se fera dans les mois suivants. Michelis et « Gu » Mella seront successivement arrêtés par la police française et les lingots seront peu à peu récupérés. Mais ce haut fait du banditisme marseillais a démontré que la pègre à Marseille n’hésitait pas à monter de gros coup et cette publicité n’allait pas favoriser l’image déjà sombre de la cité phocéenne.
.
Mais cette affaire démontrera aussi trois choses à la population française :
.
Les policiers ont obtenu d’important succès grâce aux aveux et aux indics. Or, il ne fait désormais plus de doute que ceux-ci ont été obtenu parce que eux qui tenaient la pègre marseillaise, en l’occurrence Carbone et Spirito, ne voulaient pas que leurs business soient troublés par les policiers marseillais qui multipliaient les rafles et faisaient chuter le chiffre d’affaire des bars des liaisons closes et globalement étaient néfastes au bon fonctionnement des « affaires ».
.
Les liens existant entre la pègre et une frange « doriotiste » de la politique marseillaise. Demarque, par exemple, ancien patron de bar de la Belle de Mai, était membre du P.P.F. de Doriot que Simon Sabiani représentait à Marseille. Pour l’anecdote, le bar « quartier général » de Carbone et Spirito était situé face au siège du P.P.F. marseillais que dirigeait Sabiani.
.
Enfin, cette affaire démontre la dépendance de la police marseillaise à ses indics et par ricochet les liens existant entre elle et la pègre. Mais il faut être réaliste, ce n’est pas seulement la police qui a des liens coupables. Toutes les administrations, services de l’Etat ou municipaux, sont gangrenés par ces liaisons incestueuses.
.
Sur Marseille, cette pègre montrant ouvertement son attachement politique, ces liens seront dénoncés avec vigueur quelques semaines plus tard lors du tragique incendie des Nouvelles-Galeries et amèneront l’Etat à trancher dans le vif en plaçant la ville sous tutelle.
Haut

 


Retour Présentation temporaire page 3
Mercredi 21 septembre 1938
Accueil Avant