Métropole, je suis inquiet …
Après les événements de jeudi, nous pouvons dire que nous avons fait un grand pas en avant. Non seulement la « Métropole » existe mais en plus elle a un exécutif et toutes ses compétences dévolues ont été transférée des anciennes EPCI.
Tout semble aller pour le mieux sauf que …
Les premiers débats, les premiers accrochages, les premiers rebondissements, m’ont laissé dubitatif.
Nous avons besoin d’une Métropole pour nous permettre de rattraper le retard phénoménal que nous avons du point de vue des infrastructures. Nous avons besoin d’une Métropole pour relancer notre économie locale et la rendre compétitive et surtout, du moins je l’espère, moins dépendante du tourisme !
Pour ce challenge, nous avons besoin de toutes les bonnes volontés, de toutes les personnes susceptibles d’apporter de l’eau au moulin de notre développement, de tous ceux aptes à gérer efficacement des dossiers pour rattraper notre arriéré. Mais, avons-nous besoin d’une Métropole politicienne ?
Deux conceptions de la Métropoles se sont opposés vendredi dernier au Pharo. Ceux voyant dans la Métropole une nouvelle arène politique, où l’on calque les joutes stériles déjà en place dans d’autres assemblées dont la « Nationale » et ceux voyant dans la Métropole un outil où l’on travaille ensemble pour le bien de tous.
On peut résumer les positions avec le fait que les « marseillais » voyaient une nouvelle arène et ceux des alentours un outil de développement.
Dans cette nouvelle assemblée, doit-on renouveler les stéréotypes d’oppositions qui nous ont conduit droit dans le mur ? Au vu de ce qui s’est passé vendredi, beaucoup le pense et s’aligne sur le discours de certains politiques pour lesquels il n’existe qu’une vérité : « chacun dans son camp et le camp de l’autre à forcément tort » et son corolaire : « toute personne qui dit qu’on peut travailler avec l’adversaire est une girouette qui ne pense qu’à sa gamelle ».
Quand on parle de transport, de développement économique, d’urbanisation, je me demande sincèrement quel peut être « le jeu du positionnement à géométrie variable » ? Il n’y a qu’un positionnement valable, celui qui va dans le sens du citoyen, du métropolitain que nous sommes désormais.
Et je ne vois pas en quoi il est déshonorant de dire son désaccord sur une politique éducative locale (sur Marseille au hasard) et soutenir la politique de transport sur la Métropole ? Si l’une est calamiteuse et l’autre efficace, pourquoi pas !
Dans cette optique, uniquement à cause du fait que l’on est dans l’opposition, on s’oppose à tous ce que fait la majorité ? Même si c’est une amélioration ? Même si c’est nécessaire ?
Cette position est stupide et c’est cela justement qui tue la crédibilité des politiques et non le fait de soutenir une initiative de quelqu’un que l’on combat politiquement. Les bonnes idées ne sont pas l’apanage d’un quelconque ami politique !
Enfin, quoi que l’on pense du maire de Vitrolles, Loic Gachon, à qui fera-t-on croire qu’il est bénéfique pour la Métropole qu’il ait été évincé par la maire de St Estève-Janson Martine Césari ? Nous avons d’un côté un maire qui connait ses dossiers, pro-Métropole, actif sur plusieurs projets lourds métropolitain comme « Cap Horizon » et de l’autre une maire, anti-Métropole, qui reconnait elle-même récemment en plein conseil du Pays D’Aix, sur la Métropole justement : « Je n’ai pas tout compris. Je vous laisse débattre, je vous fais confiance. »
J’étais convaincu que, durant la phase de démarrage de cette Métropole, les haches devaient être laissées au vestiaire et que chacun devait se retrousser les manches pour travailler ensemble dans cette construction au mieux de nos intérêts. Comme cela se faisait dans la majorité des EPCI hors Marseille
Je me suis lourdement trompé.
Marseille a désormais gangrené sa chora de son jeu politique suranné et la Métropole risque plus de ressembler à un frêle esquif perdu dans la tourmente qu’au fier vaisseau qu’elle devrait être.
De quoi être très inquiet …
A méditer …
Maintenant pour ce que j’en pense …
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