Un « risque zéro » inatteignable …

Je dois avouer que je suis assez impressionné par le niveau des débats sur la sécurité et sur les solutions anti-terroristes envisages. Mais, malheureusement, pas en bien

Au nom d’un « risque zéro », des mesures aussi justifiables qu’injustifiés sont prises par nos gouvernants ou réclamés par l’opinion publique, sans aucun discernement, au point qu’un « fake » comme « la peine de mort pour les kamikazes » (sic) est approuvé, partagé, applaudis sans que personne ne s’aperçoive de l’absurdité d’une telle demande.

Mais à qui fera-t-on croire que le « risque zéro » est à notre portée ? Pourtant, toutes les mesures sécuritaires n’ont qu’un seul but : tendre vers ce résultat que l’on n’atteindra jamais car ce n’est que le mythe d’« Oz » déformé par « Zardoz ». Un mirage est par essence une illusion et ne peut être atteint.

Au nom de ce «risque zéro », on réclame des mesures immédiates sans prendre la juste mesure de ce qu’entraine ces décisions. Pire, ceux qui osent dire l’absurdité d’une telle quête sont immédiatement traités au mieux « d’inconscient laxiste » au pire de « terroriste ».

Que n’ai-je pas reçu comme message sur mon blog à la suite de plusieurs de mes articles dénonçant l’inanité de telles demandes.

Pourtant, quand on voit l’arsenal législatif déjà en vigueur dans notre pays, nul besoin de prendre des mesures complémentaires. Par contre, l’application de celles existantes est une nécessité. De même, la prison ne doit pas prendre le pas sur la prévention.

En effet, nous ne devons pas « enfermer » pour prévenir les attentats mais « prévenir » les attentats grâce à la prévention et aux renseignements. Il faut investir sur ces deux derniers points plutôt que de légiférer à tout va dans des mesures aussi stériles qu’inapplicables.

Au nom de ce « risque zéro » inatteignable, on glisse lentement mais surement vers le monde décrit dans « Minority report » : on est surveillé, poursuivi, emprisonné sur la suspicion de risque
… Et, cerise sur le gâteau, même pas besoin de prévenir le procureur !

Comme l’écrit Jean-Baptiste Jacquin dans « le Monde » daté du 29 mars 2016, « Une société démocratique forte doit pouvoir affronter sereinement ce dilemme : prendre le risque d’enfermer un innocent ou de laisser libre, mais peut-être sous surveillance, un individu dont on subodore qu’il aurait envie de commettre un délit ou un crime. Le gouvernement, la majorité et l’opposition sont hantés par le risque de devoir répondre à la question « qu’avez-vous fait ? », si l’horreur du 13 novembre devait se reproduire en France. Mais l’Etat, en agissant aussi aveuglément, crée d’autres victimes qui, elles aussi, seront légitimes à demander des comptes. «

La recherche du « Risque zéro » ne doit pas oblitérer nos libertés fondamentales et les droits des citoyens. Ce n’est pas de la naïveté mais du bon sens.

Comme je l’ai écrit dans un autre papier, la sécurité n’est pas seulement l’affaire de l’Etat mais au contraire l’affaire de tous, du berceau au tombeau !

A méditer …

Maintenant pour ce que j’en pense …

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