La néccessité d’une sorte de « cinquième plan »

Je me pose une p** de question depuis quelques années qui a directement trait à mon travail

On veut réduire le trafic routier poids-lourd au profit des autres moyens de transport comme le fer ou le fluvial.

Bien, et j’applaudis des deux mains.

On envisage de taxer les poids-lourds empruntant le réseau routier (autoroutes et … routes) pour favoriser les infrastructures d’équipement

Là, j’applaudis d’une seule main. Où est passé le volet écologique ?

Tout le monde parle « Hub », « hinterland ». Tout le monde préconise « les transports du futur ». C’est bien. Mais la réalité du terrain laisse entrevoir une facette plus sombre de ce discours.

Prenons Fos par exemple : On a agrandi le terminal conteneur de Fos, créé 2XL. On parle maintenant de 3XL, voire même 4XL. On crée une vaste zone d’activités à proximité. On attire les géants de la distribution pour en faire leur centre logistique (je pense à Ikea par exemple). C’est fabuleux sauf que les infrastructures avoisinantes (fer, route, autoroutes) ont certes reçu un petit coup de peinture mais sont désormais à saturation.

Prenons Marseille maintenant : On envisage l’agrandissement du terminal de Mourepiane. C’est magnifique. Sauf que les infrastructures avoisinantes peinent à se développer. Le projet ferroviaire est à l’arrête à la suite de l’intervention des CIQ, l’autoroute A55 qui permet d’accéder à la « porte 4 » déjà saturée (va-t-elle pouvoir absorber le surplus de camions ?)

Passons maintenant aux transports dit alternatifs :

Est-il normal, lorsqu’on utilise ce que l’on appelle le rail/route, c’est-à-dire un positionnement via un camion entre l’usine et la gare puis un train entre la gare et le terminal portuaire, d’attendre entre trois et cinq jours en gare avant de trouver une place libre sur un train ? (C’est le cas actuellement sur la liaison Bordeaux/Fos avec cinq jours, trois sur la liaison Lyon/Fos)

La solution, à priori facile – rajouter des trains – se heurte à un autre problème : le réseau ferré est surchargé et rajouter des trains quasiment impossible.

Quant au fluvial, être tributaire des intempéries, du « chômage » des fleuves, de l’engorgement des terminaux fluviaux et, là encore, d’un réseau surchargé, font qu’il faut entre trois et six jours pour relier Lyon à Fos.

Dans la plupart des cas, devant ce constat affligeant, les entrepreneurs, qui, pour la grande majorité, travaillent en flux tendu, préconisent la route.

Alors, pousser vers les transports alternatifs est une bonne chose mais avant, c’est la rénovation totale des dessertes des ports français et des grands centres d’interchange qui doit être effectué. Et ce n’est pas le montant d’une taxe sur les poids-lourds qui va permettre de financer la totalité des infrastructures d’équipement qui manquent cruellement à notre pays.

C’est un vaste plan transport dont on a besoin et pas des « patches » sur un réseau vieillot et obsolète. Seul l’Etat peut en être l’organisateur, en concertation avec tous les partis impliqués).

Une taxe routière peut en être l’un des moyens de financement mais il faut envisager un plan d’envergure nationale Une sorte de … « cinquième plan » !

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