Durant la période qui court de la fin de la Première Guerre Mondiale en 1918 au début de la Seconde Guerre Mondiale en 1939, que les historiens appelle "l'entre deux guerres", Marseille a été la scène théâtrale de nombreux faits divers, souvent dramatiques, certains ayant une audience internationale (comme l'assassinat du roi Alexandre 1er de Yougoslavie en 1934), d'autres nationale (comme l'incendie des "Nouvelles-Galeries" en 1938).
Mais la cité phocéenne servit aussi de décor à certaines affaires qui seront de véritables laboratoires pour la pègre comme pour la police. On pense ainsi à l'attaque du "train de l'or", à la légende noire de Maucueur ou à l'affaire "Malmejac".
Dans cette étude, nous allons nous pencher sur cette dernière affaire qui secoua la métropole marseillaise en cette fin d'année 1935 et qui, étrangement, unit dans l'adversité, durant une longue semaine, contre vents et marées, la bourgeoisie et le petit peuple, les patrons et les syndicalistes et, beaucoup plus surprenant, la pègre et la police. Un seul but pour toutes les composantes de la ville : la recherche de la vérité.
Dans l'après midi du 28 novembre 1935, Claude Malmejac, un enfant âgé de dix huit mois, est enlevé par une inconnue, en pleine journée, dans un des lieux les plus fréquenté de la ville : le Parc Chanot.
L'angoisse va frapper une ville entière durant quatre longues journées pour aboutir à un dénouement que personne n'attendait plus, plein de surprise.
Voyons maintenant comment cet enlèvement d'enfant, le premier en France, rappelant en plusieurs points celui du fils du célèbre aviateur Lindbergh, fut vécu par la population marseillaise. |