Les déclarations de la nurse conduisent les enquêteurs à interroger la concierge du 185 avenue du Prado, Madame Lombardi. Ses déclarations confirment les affirmations de la jeune fille. La vieille femme est bel et bien passée la veille dans l'immeuble. Elle était à la recherche d'un appartement à louer. En effet, elle a bien croisé la nurse qui ramenait le bébé de promenade.
Mme Lombardi explique longuement aux inspecteurs qu’une femme en noir, correspondant au signalement de l'auteur du rapt, s'est présentée à elle le 27 après-midi. Elle l’a abordé en lui déclarant : "Je viens de la part de M. Tassy, gérant de l'immeuble, pour louer un appartement." Cela ne choqua pas la concierge car l'immeuble, de construction récente, possède plusieurs appartements encore vacants. De plus, le gérant, M. Tassy, l’a prié de faire visiter les appartements aux locataires potentiels. Elle lui demanda alors si elle désirait l'appartement au premier ou au deuxième étage. La vieille femme se contenta de répondre, avec un grand sourire : "Je veux un appartement à huit mille francs !" La concierge lui fit alors visiter le local disponible du deuxième étage.
L'appartement eut l'air de convenir à l'inconnue. En descendant l'escalier, elles croisèrent Georgette Perrachon qui s'apprêtait à monter dans l'ascenseur en compagnie du petit Claude. La concierge lui souhaita le bonjour mais elle s'aperçut que la femme en noir regardait attentivement la nurse. "Je me rappelle qu'elle dévisagea longuement le bébé mais rien de surprenant à cela car l'enfant est si joli qu'il attire tous les regards !"
La visiteuse prit ensuite congé en lui disant : "L'appartement me plait. Je serais votre locataire. Une seule chose me déplait, la couleur des carreaux de la cuisine. Je passerai voir M. Tassy pour fixer le prix définitif."
Contacté à son tour, le gérant de l'immeuble, M. Tassy, ne confirmera rien du tout. L’inconnue ne s’était jamais présentée à son bureau pour louer un quelconque appartement. Les appartements vides situés au 185 avenue du Prado sont toujours disponibles.
Après ces deux auditions, il ne fait aucun doute aux inspecteurs que la ravisseuse avait obtenu les renseignements dont elle avait besoin pour abuser la concierge, en regardant simplement la pancarte apposée sur la grille en fer forgé bouclant l'accès de l'immeuble :
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