Jeudi 28 novembre 1935 : L'enlévement de Claude Malmejac

 

ANNEXE 3 :
L'AFFAIRE PALOUME-LAFRESNE


Remarques : Le compte-rendu du drame tel que vous le découvrez, est en fait la mise en écriture des témoignages de certains acteurs lors d’émissions diverses, des récits des témoins, des compte-rendu des journaux de l’époque, que ce soit les quotidiens nationaux comme le Petit-Parisien ou l’Intransigeant, pour ne citer que les principaux, ou la presse locale, le Petit Marseillais et le Petit Provençal en tête.

La plus grande partie de l’iconographie est issue des photos publiés par deux quotidiens connus pour leurs photos : Paris-Soir et l’Intransigeant. La mauvaise qualité de cette iconographie est due à l'utilisation du bélinographe, appareil de transmission des photos à distance par le biais du système téléphonique, appareil révolutionnaire pour l’époque et ancêtre du télécopieur.

Ce récit se veut être le plus proche possible des réactions humaines qu’ont eu les témoins et les acteurs du drame en ce jour tragique. Il se veut surtout être un texte à la mémoire des habitants de Marseille qui se sont tant inquiété du sort d'un enfant qu'il ne connaissait pas mais qui, pour eux, était avant tout un enfant de Marseille..

 


André Clément, qui est né le 8 avril 1909 aux Sables d'Olonnes, a travaillé durant six ans pour le compte de la maison de transit Paloumé-Lafresne, 44 quai Gaston Boulay. Il habitait alors au 91 rue des Carmes en compagnie de sa mère où il louait un meublé de deux pièces à Mme Phyil.

Il avait la pleine confiance de ses employeurs qui l'avaient plus spécialement chargé de porter les chèques de la maison à la banque proche.

Le 28 novembre 1933, André Clément disparut subitement sans se faire payer son mois. En examinant la comptabilité de la société, les dirigeants découvrirent que le jeune employé s'était fait verser 125.000 francs en échange de faux chèques qu'il avait lui-même fabriqué.

L'Inspecteur Chef de la Sûreté Dorival et l'inspecteur Devaux enquêtèrent sur cette affaire et c'est en vain que la police le rechercha de partout en France, de Bordeaux à Marseille, aussi bien qu'en Belgique, à Bruxelles.(Cette précision est bizarre. Pourquoi le chercher à Bruxelles et non à Londres ou à Anvers par exemple ? Pour Bordeaux, cela s'explique par le cheminement de sa mère. Quant à Marseille, la réputation de la ville a pu suffire. Mais Bruxelles ?)

La Cour d'Assise de la Seine-Inférieure le jugea et le condamna à vingt ans de travaux forcés par contumace.

A Rouen, André Clément et sa mère laissèrent une bonne impression, une impression de gens très honnêtes. Le jeune homme avait été jugé comme très intelligent par ses employeurs mais trouvé son caractère très renfermé. En effet, de tous les témoignages, il ressort qu’André Clément parlait peu.

Les employés de la maison de transit, découvrant le visage des ravisseurs dans la presse parisienne trouvèrent une étrange ressemblance entre "Gilbert Rolland" et "André Clément". Ils s'en ouvrirent à leur directeur, Mr Lafresne, qui alla aussitôt voir le Procureur de la République.

Au même moment, les deux inspecteurs en charge de l'enquête de novembre 1933 virent les même photos et eut aussi trouvèrent une étrange ressemblance entre "Gilbert Rolland" et "André Clément". Leur curiosité fut encore plus en éveil quand ils constatèrent que les dates de naissance des deux suspects (Celui de Rouen et celui de Marseille) étaient les mêmes. Ils s'ouvrirent de leurs soupçons au Chef de la Sûreté de Rouen, Mr Cabannes qui recevait au même moment les mêmes soupçons de la part du Procureur de la République.

On connaît la suite.

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Déclaration de Me Lafresne, directeur de la maison de transit :

« André Clément a été à mon service durant six ans. Il avait toujours donné satisfaction et nous avions pleinement confiance en lui quand soudain il disparut à la fin du mois de novembre 1933.

Nous nous demandèrent pourquoi cet employé, intelligent mais très renfermé, avait pris cette décision inattendue de disparaître sans même demander le règlement de son mois.

Nous l'apprîmes en consultant notre comptabilité. André Clément, qui était chargé de porter les chèques à la banque, en avait falsifié deux en imitant la signature de mon fondé de pouvoir et s'état ainsi fait remettre cent vingt cinq mille francs. C'est en vain que depuis deux ans la police le recherchait aussi bien à Bordeaux qu'à Marseille ou à Bruxelles.

Je suis particulièrement heureux que, grâce à une photo de journal, nous ayons pu identifier celui qui nous vola il y a deux ans.

Je suis surtout content d'avoir pu découvrir la véritable identité de celui qui, à mon avis, a été l'instigateur de l'odieux rapt du petit Claude Malmejac. »

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L'affaire Samana
Jeudi 28 novembre 1935
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Les remerciements des Malmejac
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